Derive austéritaire, dérive autoritaire

Publié le par MS21

le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)

le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)

«  Le vieux monde se meurt, le nouveau tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres »  Antonio Gramsci.

« Nous devons empêcher ce cerveau de fonctionner pendant 20 ans » Réquisitoire du procureur fasciste au procès de Gramsci.


Mardi 16 octobre, les sièges de la France Insoumise et du Parti de Gauche ainsi que le domicile de Jean Luc Mélenchon ont été visés par une perquisition. Celle-ci a été menée par l’Office central de lutte contre la corruption dans le cadre de deux enquêtes préliminaires, l’une concernant de présumés emplois fictifs et l’autre les comptes de campagne.

Le MS21 n’a pas l’intention ici de se prononcer sur l‘aspect technique de ces dossiers qui ne présentaient pas de caractère d’urgence. Aucune organisation politique n’est au-dessus des lois et il est normal, dans une République, que les pratiques politiques soient conformes aux lois en vigueur. Mais nous tenons à alerter tous les citoyens soucieux du fonctionnement démocratique de notre société sur deux dérives qui semblent caractériser le pouvoir actuel incarné par E. Macron.

La première est la dérive « austéritaire » qui frappe l’ensemble des pouvoirs publics. Dans tous les secteurs clefs de la société - où le rôle des services publics est déterminant pour soutenir les citoyens dans leur vie quotidienne - l’argent manque, les moyens sont drastiquement réduits, le personnel est extenué physiquement et moralement. Ainsi tout le monde peut constater que les hôpitaux sont en crise mais aussi les écoles, les universités, les transports publics et l’ensemble des collectivités territoriales. La deuxième est la dérive « autoritaire » sous ses formes policières et judiciaires. Après la criminalisation de syndicalistes, de militants associatifs, de lanceurs d’alerte, ce sont maintenant des chefs d’ organisations politiques qui sont ciblés. Ainsi l’épisode de ce mardi matin doit être perçu non comme le fonctionnement ordinaire d’une démocratie à l’égard des partis politiques mais comme une tentative d’intimidation envers des opposants dont le soutien populaire vient souligner la désaffection du peuple pour le locataire de l’Elysée.

Ces deux dérives sont évidemment liées. L’austérité est en effet une construction politique, conséquence inévitable d’une logique néolibérale qui met comme principe d’organisation sociale le seul profit financier d’une caste dirigeante. Mais le peuple français, après s’être laissé provisoirement tromper par le discours factice du macronisme, a maintenant compris la supercherie et la fin de mandat de E. Macron menace d’être houleuse. Ne reste alors à la macronie qu’une seule tactique pour retarder une chute qui semble inévitable : neutraliser l’opposition par des méthodes violentes ou judiciaires.

Cette méthode n’est pas nouvelle et n’est pas spécifique à la France. Elle était en vigueur en 1910 quand le parti de la guerre discréditait le pacifisme de Jaurès, elle a resurgi en 1940 quand les députés communistes ont été qualifiés de traîtres à la patrie. Elle est présente aujourd’hui en Amérique Latine et surtout au Brésil où Lula ne peut qu’assister de sa prison à la prise du pouvoir par un nostalgique de la junte militaire.

Ces tentatives pour discréditer l’opposition sont une menace directe pour notre modèle républicain. Le MS21 incite les citoyens attachés à la République à les contrer rapidement avant qu’il ne soit trop tard.


 

Publié dans actualité politique

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