Mayotte, 101ème département français
Bien que devenus citoyens français , la situation sociale des Mahorais ne s’est guère améliorée et les infrastructures routières et urbanistiques sont restées dans un état calamiteux et indigne du statut de la France. Le territoire se trouve, après deux siècles de présence française, dans un état moribond, végétatif et globalement dévitalisé. 84 % des habitants de l’île vivent au-dessous du seuil de pauvreté et les aides sociales y sont inférieures à celles versées en métropole. Mayotte est « un îlot de pauvreté dans un océan de misère » les autres îles de l’archipel des Comores étant encore plus misérables ; ce qui explique la forte migration à Mayotte en provenance des îles voisines – surtout d’Anjouan la plus proche - et ses conséquences désastreuses : surpopulation, développement de l’habitat insalubre, délinquance et insécurité. Mais aussi avec quelques aspects positifs : plus de la moitié de la population a moins de 17 ans et c’est le département français avec le plus fort taux de croissance démographique + 3,8 % par an.
Un peu d’histoire et de géographie….
L’archipel des Comores, situé dans l’océan indien, entre Madagascar et l’Afrique de l’est, dans le canal du Mozambique, fut d’abord une colonie française rattachée à Madagascar, puis en 1946, un Territoire d’outre-mer (TOM) avec une semi-autonomie administrative jusqu’en 1975 . Cet archipel est formé de quatre îles principales : Grande Comore, Anjouan, Mohéli et Mayotte.
Mayotte a toujours été « à part »
Mayotte, la plus malgache de ces îles et la moins marquée par la civilisation musulmane, fut cédée à la France par le sultan Andriantsouly en 1841 et des Français s’installent sur l’îlot de Dzaoudzi, afin d’avoir un point d’appui pour la flotte et compenser ainsi la perte de Port-Louis capitale de l’île Maurice attribuée aux Anglais en 1814. Ce point d’appui a servi de tête de pont pour coloniser tout l’archipel qui était à l’époque aux mains des « Sultans batailleurs »(1). En 1912, une loi fait de l’archipel une colonie française dont la capitale reste à Dzaoudzi. On peut s’étonner que ce rocher aride, de quelques hectares, privé d’eau, servit de capitale à l’archipel et demeura le centre administratif des Comores jusqu’en 1960. Isolé, coupé de la Grande Terre, cet îlot était facile à défendre contre les indigènes au cas où ceux-ci aurait menacé les colons, mais, d’après le Procureur Gevrey (2), au bout de quelques années, dès qu’on eût reconnu combien étaient infondée cette crainte d’une révolte des indigènes, le chef-lieu aurait dû être établi sur la Grande Terre de Mayotte.
Mais en 1960, la capitale de ce Territoire français d’outre-mer des Comores est tranférée à Moroni capitale de la Grande Comore. Mayotte perd sa position dominante et son prestige, au grand dam des Mahorais qui voient leur capitale se transformer en musée historique et n’acceptent pas de retomber sous la domination de l’aristocratie d’Anjouan et de la Grande Comore. De là est né un fort ressentiment qui aura des conséquences importantes. Cependant on ne parle pas encore de partition…
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